L’Intersyndicale des femmes demande au gouvernement de s’attaquer aux inégalités accentuées par la COVID-19
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L’Intersyndicale des femmes partage les constats de l’étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui conclut que les crises, qu’elles soient économiques, sanitaires ou environnementales, accentuent les inégalités entre les femmes et les hommes.
Cette étude, rendue publique en cette Journée internationale des droits des femmes, prouve une fois de plus que les femmes déjà désavantagées dans la société, comme les femmes racisées ou les femmes en situation de pauvreté, sont particulièrement touchées par les crises.
Devant de tels constats, l’Intersyndicale enjoint au gouvernement de la CAQ d’appliquer, en amont, l’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) dans ses budgets, ses plans de relance, ses politiques. La mise en place d’une telle mesure permettrait enfin de réduire significativement le fossé des inégalités.
« La crise liée à la COVID-19 nous le démontre : frappées davantage par la maladie, les femmes ont également subi plus durement les impacts économiques de cette crise comme les pertes d’emplois, en plus des impacts psychologiques et sociaux comme l’augmentation de la violence familiale et de la charge de travail domestique. Or, le modèle économique actuel nous entraîne inévitablement vers d’autres crises. Nous avons le devoir de faire aujourd’hui les bons choix pour éviter un creusement des inégalités », réclament les membres de l’Intersyndicale des femmes.
Dans cette étude et ses travaux antérieurs, l’IRIS expose les impasses des réponses classiques des gouvernements aux crises économiques et environnementales. L’austérité, utilisée à maintes reprises par les gouvernements ces dernières années, fragilise notre système de santé, d’éducation et notre fonction publique, trois secteurs où les femmes sont surreprésentées en tant que travailleuses et usagères des services publics. Quant au Plan vert du gouvernement de la CAQ, il propose des avenues qui laissent de côté la majorité des travailleuses, afin de privilégier la croissance du produit intérieur brut et l’exploitation massive des ressources naturelles.
« Les gouvernements tardent à mettre en place les mesures pour éviter l’accroissement des inégalités et tendre vers une meilleure résilience de la société face aux crises, clament les représentantes de l’Intersyndicale des femmes. Pensons au temps supplémentaire obligatoire utilisé comme outil de gestion, à la surcharge de travail ou au manque de personnel que l’on retrouve dans les services de santé, d’éducation et dans les services éducatifs à la petite enfance. Pensons également aux besoins de financement dans les groupes communautaires ou au salaire minimum qui ne permet pas de vivre dignement. Revaloriser et améliorer les conditions de travail des femmes dans les secteurs public et parapublic et rehausser le salaire minimum pour des milliers de femmes dans les services essentiels au privé, c’est s’engager vers une transition juste. »
Enfin, l’Intersyndicale des femmes rappelle que l’analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) demeure un outil privilégié à la portée des décideurs pour progresser vers plus d’égalité. Malheureusement, comme le montre l’IRIS, le gouvernement de la CAQ néglige d’intégrer cet outil au cœur du processus d’élaboration des politiques publiques. « L’amélioration des conditions de vie des femmes et la réduction des inégalités doivent cesser d’être l’angle mort des plans de relance. Pour ce faire, donner davantage de moyens et de pouvoir au Secrétariat à la condition féminine pour faire écho aux revendications des femmes, et ce, de façon transversale, s’avère essentiel dans toutes les décisions gouvernementales », réclame l’Intersyndicale au nom de ses membres.
Créée en 1977, l’Intersyndicale des femmes représente près de 350 000 travailleuses syndiquées dans les secteurs public et parapublic, mais également dans le secteur privé. L’Intersyndicale des femmes est composée de représentantes de la condition des femmes de sept organisations syndicales : l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).