Création d’un ministère de la Cybersécurité et du Numérique : une promesse irréaliste, selon le SFPQ
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Au lendemain du discours inaugural, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) rappelle au gouvernement Legault qu’il devra se donner les moyens de ses ambitions s’il veut réussir le virage numérique. La volonté de créer un nouveau ministère de la Cybersécurité et du Numérique se heurtera à la pénurie de main-d’œuvre pour créer une telle expertise interne. Le SFPQ rappelle qu’il y a toujours près de 1 000 postes vacants dans le domaine des technologies de l’information au gouvernement du Québec.
« Pour arriver à créer une telle expertise et la conserver, dans un domaine aussi compétitif que le numérique et la cybersécurité, le gouvernement devra trouver des façons d’attirer et de retenir son personnel, ce qu’il est incapable de faire à ce jour. Des conditions de travail déconnectées du marché du travail contribuent chaque jour à aggraver la rareté de main-d’œuvre au sein de l’État québécois. Et pour embaucher, ça prend plus que des beaux discours. Monsieur Legault, vous avez les moyens de régler le problème, faites-le donc! » rétorque Christian Daigle, président général du SFPQ.
Si le gouvernement veut développer une véritable capacité de réalisation à l’interne, dans le domaine du numérique et de la cybersécurité, il devra également cesser sa coûteuse dépendance au secteur privé. « Le gouvernement tente de revoir son organisation sans remettre en question son volume de sous-traitance. On peut se demander s’il souhaite réellement diminuer sa dépendance aux ressources externes en informatique et améliorer l’efficience de l’État ou s’il veut simplement donner l’illusion qu’il le fait. Nos techniciennes et techniciens sont des gens compétents qui font l’envie des entreprises privées, car plusieurs d’entre eux sont recrutés par ces firmes et quittent nos rangs. Si le gouvernement Legault veut réellement réaliser ses ambitions, il aura besoin de l’expertise du personnel de la fonction publique pour y arriver », explique Christian Daigle, président général du SFPQ.