Budget 2023-2024 - Encore des miettes pour la fonction publique
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Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) déplore la décision du gouvernement de la CAQ de se priver de revenus de l’ordre de 1,7 milliard de dollars pour donner des baisses d’impôt qui profiteront surtout aux Québécois et Québécoises les plus riches, et ce, tout en limitant la croissance des dépenses à seulement 0,7 % cette année et à 2,1 % en moyenne dans les 4 prochaines années.
« C’est nettement insuffisant pour maintenir des services de qualité autant en personne, qu’au téléphone ou sur le Web. La fonction publique ne fait toujours pas partie des priorités gouvernementales, contrairement aux réseaux de la santé et de l’éducation. Les ministères et organismes devront continuer d'en faire plus avec moins alors que le gouvernement choisit de procéder à des baisses d’impôt qui le privera de près de 7 milliards de dollars durant son mandat; de l’argent en moins pour financer les services publics déjà affaiblis. Des bordels informatiques, des files d’attente, il y en aura d’autres », constate Christian Daigle, président général du SFPQ.
Au chapitre des effectifs, le gouvernement de la CAQ a gardé le cap sur l’abolition de 5 000 postes administratifs d’ici la fin de l’année financière 2022-23, afin d’économiser un maigre 381 M$ par année dans l’ensemble des réseaux. La CAQ se tire donc elle-même dans le pied, car elle devra avoir recours à la sous-traitance pour offrir les services, ce qui coutera plus cher à l’ensemble des citoyennes et citoyens du Québec. Avec les gels de personnel imposés par les gouvernements précédents, la CAQ continue le travail de sape de sa propre fonction publique que le SFPQ a toujours dénoncé. Sans ressources supplémentaires, le gouvernement continuera de gérer le risque et demeurera en mode réaction plutôt qu’en mode prévention.
« On a qu’à penser au virage numérique raté à la SAAQ, au Tribunal administratif du logement dont les délais d’attente ne cessent d’augmenter, à l’appareil judiciaire qui peine toujours à recruter du personnel. Sans une croissance suffisante des ressources dans la fonction publique, nos membres ne pourront contribuer efficacement à la relance de l’économie et au maintien de services publics de proximité. Les inspections, les contrôles, la vérification, l’octroi d’aide financière sous toutes formes et l’entretien des routes, tous ces services offerts par le personnel de la fonction publique ne sont, de toute évidence, pas une priorité pour ce gouvernement », constate monsieur Daigle.