Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) est amèrement déçu des dernières offres du gouvernement Legault qui continueront de creuser le fossé salarial qui sépare la fonction publique du reste du Québec. Le gouvernement, qui semblait préparer une grande annonce en ce dimanche matin, offre finalement une mince bonification de 1,3 % de plus sur 5 ans. Rien pour combler le retard salarial dont sont victimes les ouvriers et les fonctionnaires de la fonction publique québécoise, déplore le SFPQ.
« En proposant des augmentations de salaire de 10,3 % sur 5 ans, le premier ministre Legault revient sur son intention d’offrir le coût de la vie à ses travailleuses et travailleurs. Le gouvernement semble ignorer que nous vivons toujours dans un contexte marqué par la rareté de la main-d’œuvre et l’importance de l’inflation. Le gouvernement du Québec sous-paie son personnel comparativement aux autres employeurs du secteur public. Nos membres en ont assez d’être les bons derniers au Québec lorsqu’il est question de salaire », souligne madame Karine Dextras-Paquette, vice-présidente responsable de la négociation de l'accréditation des fonctionnaires du SFPQ.
Rappelons que l’écart salarial qui sépare l'ensemble du personnel de l'État québécois des autres salariés québécois se situe toujours à 11,9 %, selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).
« Nous sommes déçus de ce nouveau dépôt de l’employeur alors qu’il avait l’occasion d’améliorer de façon substantielle ses offres. Les seuls points positifs : le gouvernement retire les principaux reculs liés au régime de retraite, notamment le critère d’un âge minimal à 57 ans. Par ailleurs, il s’engage à maintenir l’ensemble des primes jusqu’à la signature des prochaines conventions collectives. », indique Natalie Garvin, vice-présente responsable de la négociation de l’accréditation des ouvriers.
« Nous lançons le message suivant à madame Sonia LeBel : nous sommes prêts à négocier, mais faites-nous des offres raisonnables et équitables. Quand le gouvernement force l’adoption d’une hausse de 30 % des salaires des députés, il ne peut refuser de reconnaître le rattrapage salarial pour les travailleuses et travailleurs de l’État. C’est injuste et insultant. Les nouvelles offres représentent un recul de la qualité de vie de milliers d’employés de la fonction publique, ces mêmes personnes qui permettent aux citoyens d’obtenir des services publics de qualité tous les jours. Avec les augmentations de salaire proposées, le personnel de la fonction publique commencera certainement à se chercher un emploi ailleurs », s’insurge Christian Daigle, président général du SFPQ.
Cette nouvelle offre patronale ainsi que celle déposée le 12 octobre dernier seront soumises aux personnes déléguées lors des conseils de négociations Fonctionnaires et Ouvriers qui se tiendront le 1er et 2 novembre prochain. Les personnes représentantes auront l’occasion de débattre des suites à donner aux propositions patronales.
La négociation porte sur le renouvellement des conventions collectives visant près de 26 000 employés de bureau et techniciens ainsi que plus de 4 000 ouvriers travaillant au sein de divers ministères et organismes.