L’austérité pour le personnel des ministères et organismes, les services à la population souffriront, constate le SFPQ
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L’absence d’investissements suffisants dans les ministères et organismes, combinée au manque de personnel découlant des conditions de travail non compétitives, affectera grandement les services à la population, déplore le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Dans son budget déposé aujourd’hui, le gouvernement de la CAQ limitera la croissance des dépenses à seulement 4,4 % cette année et à 2,9 % en moyenne dans les prochaines années, laissant entrevoir un retour aux années d’austérité malgré ce qu’en disait le premier ministre, il y a quelque temps. Le SFPQ constate que la fonction publique et les services offerts par ses membres ne font toujours pas partie des priorités gouvernementales, contrairement aux réseaux de la santé et de l’éducation.
« La CAQ ne se soucie guère des inspections, des contrôles, de la vérification, de la justice, de la sécurité de la population, de l’octroi d’aide financière sous toutes formes et de l’entretien du réseau routier, tous des services offerts par le personnel de la fonction publique. Le gouvernement Legault a plutôt choisi, depuis son arrivée au pouvoir, de baisser les impôts, se privant ainsi de milliards de dollars chaque année. Si aujourd’hui les coffres sont vides, c’est en raison de cette stratégie électoraliste et non pas en raison des négociations du secteur public qui ne sont d’ailleurs toujours pas terminées avec nous », rappelle Christian Daigle, président général du SFPQ.
Visiblement, le gouvernement de la CAQ n’a pas l’intention de mettre de l’argent neuf sur la table pour obtenir un règlement des conventions collectives pour des milliers de travailleuses et travailleurs de la fonction publique, constate le SFPQ. « Ce gouvernement refuse obstinément de faire une nouvelle offre à la hauteur des ententes conclues avec le reste du secteur public. Il doit reconnaître que son personnel des ministères et organismes mérite d’être mieux valorisé et respecté pour le travail accompli. Le gouvernement devra en tenir compte s’il veut éviter un conflit de travail de plus en plus imminent avec les 4000 ouvrières et ouvriers dans les prochaines semaines, ainsi qu’une grogne qui s’amplifie du côté des fonctionnaires », avertit monsieur Daigle.
Au chapitre des effectifs, le gouvernement de la CAQ n’augmente que de 900 personnes à temps complet les effectifs de la fonction publique. Dans un contexte où la CAQ déclare avoir supprimé 5000 postes administratifs, et où les services aux citoyennes et aux citoyens sont au point de rupture dans la plupart des ministères, il est irresponsable de limiter à ce point la croissance des effectifs. La CAQ se tire donc elle-même dans le pied, car elle devra recourir à la sous-traitance pour offrir les services, ce qui coûtera plus cher à l’ensemble des citoyennes et citoyens du Québec. Avec les gels de personnel imposés par les gouvernements précédents, la CAQ continue le travail de sape de sa propre fonction publique que le SFPQ a toujours dénoncé. Sans ressources suffisantes, le gouvernement continuera de gérer le risque et demeurera en mode réaction plutôt qu’en mode prévention.